Grossophobie en santé sexuelle et reproductive : lutter pour une prise en soin inclusive

Introduction

Depuis quelques années, de nombreux documentaires, podcasts, ouvrages et articles sont consacrés à la grossophobie, à savoir l’ensemble des discriminations subies par les personnes grosses.  Les témoignages des personnes concernées révèlent que la grossophobie est diffuse et systématique, en particulier dans le milieu des soins (3, 44). Le collectif Gras Politique a, par exemple, traduit et adapté un article de Charlotte Zoller (29) dans une brochure s’adressant aux soignant·es avec pour objectif qu’iels accueillent et soignent mieux les personnes grosses (6). Sur les réseaux sociaux, parmi les contenus d’activistes luttant contre cette discrimination (20, 35), nous pouvons citer également @Corpscools et le collectif belge Fat Friendly, qui effectuent un travail colossal et nécessaire de vulgarisation et d’information. En ce qui concerne les prises de parole de professionnel·les de la santé sur le sujet, récemment, la revue Prescrire a rappelé que les discriminations et la stigmatisation des personnes « en situation de surpoids et d’obésité » étaient fréquentes en France, et que leurs conséquences nocives sur les soins sont largement démontrées (37). Face à ces comportements et pratiques, nous, professionnel·les de santé, membres de l’association Pour Une Médecine Engagée Unie et Féministe (Pour Une M.E.U.F.), souhaitons dénoncer les discriminations subies par les personnes grosses, identifier et déconstruire les préjugés grossophobes qui sont répandus dans notre société, et particulièrement parmi les soignant·es. Nous souhaitons proposer des solutions pratiques et concrètes pour améliorer les soins apportés aux personnes grosses en gynécologie-obstétrique. Pour ce faire, nous avons réalisé une revue de la littérature, guidée par les avis et conseils des personnes concernées et des activistes.

De quoi parle-t-on ?
Grosseur, IMC et obésité

Concernant le vocabulaire utilisé, le discours des activistes est clair : le terme d’obésité définit une maladie et il n’est pas adapté ni souhaitable de l’utiliser pour parler de toutes les personnes grosses. En effet, ce terme pathologise de façon systématique et par essence la grosseur (32). Il s’agit là d’un des points centraux de la réflexion menant à déconstruire la grossophobie médicale : désolidariser les notions de grosseur et de mauvaise santé.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini l’obésité comme une maladie chronique en 1997, mesuré par l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Son caractère facile à retenir et rapide à mesurer a conduit à favoriser son utilisation dès les années 1980 (34).
Pourtant, la pertinence de l’utilisation de l’IMC, créé au XIXe siècle pour être un indicateur statistique de santé publique, est discutable pour rendre compte de l’état de santé d’un individu. Il ne prend pas en compte la masse osseuse et la masse musculaire et de surcroît ne permet pas de distinguer la répartition des graisses. Il n’intègre aucune variable de genre, d’âge, de statut hormonal, etc. Plusieurs études ont mis en défaut la corrélation entre les catégories d’IMC et l’état de santé attendu des individus. Tout d’abord, dans une de ces études (24), en 2016, la moitié des personnes considérées en « surpoids » et 30 % des personnes dites « obèses » avaient un bilan métabolique sans anomalie alors que 30 % des personnes ayant un poids « normal » en présentaient. Plus récemment, en 2024, Benoît Arsenault et son équipe ont souligné 10 limitations à l’utilisation de l’IMC en tant qu’indicateur en médecine (2).
Cette utilisation massive de l’IMC a des conséquences néfastes. En focalisant sur ce chiffre plutôt que d’avoir une approche adaptée à tous·tes, il est fréquent de passer à côté d’un diagnostic en attribuant trop rapidement le trouble au poids de l’individu. De plus, en produisant de la stigmatisation, il cause une altération de l’image de soi. Cela peut entraîner des troubles de la santé mentale (troubles anxieux/dépressifs) et du comportement alimentaire (anorexie, boulimie) (31).
Réduire la grosseur à une maladie et cette maladie à une formule mathématique simplifiée entretient la méconnaissance par les soignant·es de son caractère complexe et multi-factoriel. Avant de détailler les nombreux facteurs qui peuvent expliquer une prise de poids, il convient de rappeler que le fait de grossir n’est pas en soi un problème pour la santé.

On compte parmi les facteurs en jeu :

    • causes génétiques (une centaine de gènes seraient concernés) (34) et épigénétiques ; rôle du microbiote
    • causes environnementales : rôle probable de certains perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A (41)
    • causes sociales et économiques : pauvreté, précarité, horaires décalés ; offre alimentaire : coût et disponibilité des aliments, aliments ultra-transformés ; rôle du marketing, notamment auprès des mineur·es
    • histoire de vie : antécédents de violences et de traumatismes, notamment de violences sexuelles et de violences dans l’enfance ; stress chronique (via une augmentation chronique de la cortisolémie) (34)
    • pathologies : troubles du comportement alimentaire (TCA), hypothyroïdie, hypercortisolisme chronique (41)
    • iatrogénie : de nombreux médicaments entraînent des prises de poids (corticoïdes, certains anti-histaminiques, certains contraceptifs, neuroleptiques, hypoglycémiants, antidépresseurs, benzodiazépines…) (41)
    • comportements : alimentation hypercalorique et régimes hypocaloriques. (34, 41)

Au vu de la complexité de la problématique, une prise en charge globale, à l’échelle de la société, semble plus indiquée que la stigmatisation de chaque personne grosse.

Obésité et mauvaise santé ne sont pas synonymes

La principale revendication des activistes contre la grossophobie médicale est le droit et l’accès aux soins de façon égalitaire pour chaque individu, peu importe son poids. 

Nous souhaitons aborder dans cet article la situation particulière du domaine de la gynécologie-obstétrique où les patient·es gros·ses décrivent de nombreux cas où iels sont confronté·es à l’association de la grossophobie et du sexisme. Dans une perspective intersectionnelle, il est indispensable de préciser que ces luttes sont indissociables de celles contre le validisme, le racisme, l’âgisme, le classisme, etc.

Le cas de la grossophobie dans les soins en gynécologie-obstétrique questionne encore davantage la relation intégrée par le corps soignant entre grosseur et mauvaise santé. En effet, dans le cas des suivis gynécologiques simples et du suivi de grossesses physiologiques, les patient·es ne sont pas malades. Pourtant, si le système a tendance à médicaliser fortement le corps des femmes en général, la pathologisation du corps gros est encore plus systématique. C’est ainsi qu’une grossesse chez une personne « obèse » est considérée d’emblée comme une grossesse à risque (36).

Cette relation de causalité entre mauvaise santé et grosseur doit être déconstruite. Comme le montre (entre autres) une étude américaine parue en 2006 (7) les preuves en faveur de ce paradigme sont extrêmement pauvres. L’une des hypothèses avancées par les activistes et plusieurs études (12, 23) est que ce serait la grossophobie elle-même en tant que discrimination qui serait la cause d’une mauvaise santé chez les personnes concernées. Comme ceci a déjà été montré en sociologie de la santé, le moindre accès aux soins et des soins de moindre qualité pourraient être à l’origine, au moins en partie, de la surmortalité des personnes grosses.

Idées reçues

      1. « Etre gros·se c’est être en mauvaise santé »

FAUX. Si l’augmentation du poids est corrélée à des pathologies chroniques, il est important de distinguer corrélation et relation de cause à effet. D’après certaines études, il pourrait être davantage pertinent de parler d’un état sous-jacent (par exemple la résistance à l’insuline) qui causerait la maladie chronique (le diabète de type 2 dans l’exemple) ET la grosseur elle-même. De plus, certaines études épidémiologiques remettent en question le rapport entre IMC élevé et plus courte espérance de vie (25). L’activité physique serait un critère bien plus pertinent que le poids pour déterminer l’état de santé d’un individu d’après une étude où les personnes grosses actives avaient des taux de mortalité cardiovasculaire inférieurs de moitié à ceux des personnes minces sédentaires (27).

2. « S’iel est gros·se, c’est de sa faute ! »

FAUX. Des centaines de facteurs influent sur le poids d’un individu, y compris des facteurs génétiques et environnementaux. Si le poids est génétiquement programmé, comme la taille et la couleur des cheveux, il ne nous semble pas acceptable de rendre les personnes responsables de leur corpulence.

3. « Etre gros·se c’est la conséquence d’un déséquilibre entrées/sorties »

FAUX. L’état nutritionnel et l’exercice physique sont bien en relation avec l’état de santé global d’un individu. Toutefois la prise de poids ne résulte pas d’une mauvaise alimentation ou d’un manque d’activité physique puisqu’il existe une multitude de facteurs influençant le poids. Notons qu’une perte de poids de 3% entraîne une diminution du métabolisme de 17% : notre organisme s’adapte afin de conserver sa masse. Ceci explique l’échec de la plupart des régimes. (14)

4. « Les régimes sont efficaces »

FAUX. La grande majorité des gens qui font un régime reprennent le poids perdu dans les années qui suivent. La répétition de régimes restrictifs entraîne souvent la prise de poids à long-terme. Les régimes restrictifs prolongés peuvent entraîner des effets indésirables graves : carences, dénutrition, ostéoporose, lithiases biliaires… (15, 41).

5. « L’obésité est une épidémie incontrôlée dont la prévalence a doublé voire triplé depuis les années 1980 »

FAUX. En fait, le poids moyen est de 3 à 5 kgs supérieur au poids moyen de la génération précédente. Rappelons que les catégories « surpoids » ou « obésité » ont été définies arbitrairement. Par exemple, aux Etats-Unis, en 1998, la décision de modifier le seuil d’IMC de 27 à 25 dans la définition a artificiellement rendu « obèses » des milliers de personnes en un instant.

Conséquences de la grossophobie médicale

Les préjugés et stéréotypes des soignant·es à l’égard des personnes grosses entraînent plus souvent des prises en charge inadaptées et un temps de consultation plus court. Ils impactent aussi leurs comportements, leurs perceptions, leurs jugements et leurs prises de décision (19).

 La focalisation des soignant·es sur le poids peut entraîner des retards de diagnostics et de traitement : tout symptôme est rapporté à la corpulence de la personne, sans que d’autres hypothèses diagnostiques soient considérées (19, 37).

Des comportements moralisateurs et paternalistes, des moqueries et du mépris sont rapportés par les personnes soignées. Les refus de soin sont fréquents (9, 19, 37) : refus de contraception orale, refus de prescription ou difficultés d’accès aux examens complémentaires (39). Le matériel inadapté est aussi souvent incriminé dans la perception d’un sentiment de malaise (3).

Pour les personnes concernées par ces discriminations, il est très difficile de répondre ou de se protéger lorsqu’iels sont réduits à des stéréotypes, du fait de la position d’autorité des soignant·es (34). Aux Etats-Unis, le nombre d’expériences stigmatisantes vécues est corrélé proportionnellement à un IMC élevé (3).

La grossophobie médicale entraîne des niveaux de stress plus élevés en consultation, et peut diminuer les capacités de concentration et de communication des personnes ainsi que leur confiance en elles (19, 34). Les recommandations émises dans ce contexte seront plus difficilement suivies et l’observance pourra être diminuée (8, 19, 34). La capacité des personnes à prendre soin d’elles-mêmes  et à mettre en place des changements de comportement pour améliorer leur santé est diminuée (34, 19). En particulier, recevoir des remarques culpabilisantes au sujet du poids entretient des comportements alimentaires délétères, aggrave la mésestime de soi, favorise l’évitement de l’activité physique et entraîne une perte de confiance envers le système de soins. (39)

La grossophobie médicale entraîne ainsi un renoncement des personnes aux soins, à la fois concernant le suivi au long cours, les examens de dépistage, notamment le dépistage des cancers, mais également le recours aux soins en cas de pathologie aiguë (8, 19, 34, 37).

Des régimes restrictifs sont encore conseillés, alors même qu’ils n’ont jamais prouvé leur efficacité au long cours et que leur inutilité est prouvée depuis 1959. (14)

De plus, la perte de poids intentionnelle peut favoriser les troubles du comportement alimentaire (notamment à l’adolescence) : l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimie. Ces troubles du comportement alimentaire sont fréquents chez les personnes grosses, mais très rarement dépistés et identifiés. En se focalisant sur des objectifs de perte de poids chez les personnes grosses, au détriment d’une prise en charge globale, on peut méconnaître un TCA, voire l’encourager en félicitant une personne pour sa perte de poids, sans s’enquérir du contexte. Pourtant, les TCA sont des maladies chroniques graves, qui touchent davantage les personnes grosses, notamment après un régime restrictif.

La répétition de régimes hypocaloriques entraîne également des pertes de poids cycliques qui sont de très mauvais pronostic. Les pertes de poids cycliques sont un facteur de risque cardiovasculaire (alors que le poids élevé stable n’entraîne pas d’augmentation de ce risque) (34).

Parmi les prises en charge inadaptées proposées aux personnes grosses, on retrouve la prescription de traitement à visée amaigrissante. Ces prescriptions, généralement en dehors de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) peuvent être lourdes de conséquences pour les personnes concernées, comme l’illustre l’affaire du Médiator. Ce traitement a été prescrit en majorité à des femmes et l’essoufflement lié aux valvulopathies qu’il a induites a souvent été attribué à leur corpulence… (37). On peut également constater des détournements d’usage, par les soignant.es comme par les soigné.es, d’hormones thyroïdiennes, de diurétiques  ou d’une nouvelle classe d’antidiabétiques, les agoniste du GLP-1, et ce malgré un profil d’effets indésirables chargé (41, 4).

Les soins gynécologiques, à l'intersection de plusieurs discriminations

Dans les stéréotypes, l’obésité a été associée à une absence de sexualité. Or, l’étude sociologique de N. Bajos réalisée en 2010 rapporte que les femmes cisgenre, considérées comme « obèses » dans l’étude, ne sont pas moins actives sexuellement et qu’il est donc essentiel qu’elles bénéficient d’une contraception efficace. Pourtant elles sont aussi moins susceptibles de recourir aux soins de santé pour la contraception. Elles sont moins à même d’utiliser une contraception orale hormonale et utilisent huit fois plus de méthodes contraceptives moins efficaces telles que le retrait, par rapport aux femmes cis ayant un IMC en dessous de 25. L’utilisation du retrait comme méthode contraceptive est d’autant plus importante que l’IMC est élevé. Les femmes cisgenre ayant un IMC supérieur à 30 et âgées de moins de 30 ans ont quatre fois plus de risque de débuter une grossesse non désirée ou d’avoir recours à une Interruption Volontaire de Grossesse par rapport aux femmes avec un IMC plus bas. Enfin, les femmes cisgenre ayant un IMC supérieur à 30 rapportent 10 fois plus d’antécédents de violences sexuelles (33). On note que la baisse d’estime de soi causée par la grossophobie participe à la construction d’une potentielle vulnérabilité accrue aux comportements à risque en privant les personnes concernées de leurs dispositions à définir et à exprimer leurs limites.

Si les femmes cisgenres ayant un IMC « normal » retardent l’examen gynécologique à cause du sexisme médical, les femmes grosses retardent encore plus l’examen gynécologique et les mammographies à cause de la grossophobie médicale (1) qui s’ajoute au sexisme. La recherche sur les médicaments utilise comme sujet de référence les hommes cisgenre. En matière de contraception, les personnes « obèses » sont souvent exclues des essais. Ainsi, les indices de Pearl des contraceptifs oraux ont été établis chez des patient·es de moins de 90 kg. Dans son mémoire de sage-femme, Juliette Pommier a interrogé par questionnaire 53 professionnel·les de santé (gynécologues, sages-femmes et médecins généralistes). Iels étaient 31 à déclarer ne pas laisser le choix du moyen de contraception quand la personne avait un IMC supérieur à 30 et 14 s’étaient auto-évalué·es comme ayant un cabinet non adapté. Pourtant la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la méthode BERCER pour tous·tes pour effectuer des consultations de contraception. La littérature est certes assez pauvre concernant l’efficacité et les risques des contraceptifs chez les personnes grosses mais ce ne doit pas être un argument pour ne pas proposer de contraception ou pour restreindre les personnes dans leur choix contraceptifs. 

Par exemple, La Recommandation pour la Pratique Clinique (RCP) de l’etonorgestrel (datant de 2015) recommande d’envisager de remplacer l’implant contraceptif plus tôt chez les femmes « en surpoids » car il n’y a pas assez de données sur la 3ème année. Pourtant en 2017, une étude prospective (17, 28) a prouvé que l’etonorgestrel était efficace, quel que soit l’IMC pendant encore 2 ans après la durée actuelle de la RCP. Les taux d’etonorgestrel plasmatiques ont été mesurés et il n’y avait pas de différence significative en fonction de l’IMC avant 4 ans d’utilisation. Les niveaux médians d’etonorgestrel pendant la 4ème et 5ème année d’utilisation sont restés supérieurs à la valeur seuil d’efficacité contraceptive quelque soit l’IMC. Il ne semble donc pas que les personnes ayant un IMC supérieur à 25 courent un risque accru de grossesse au bout de 2 ans d’utilisation. Pourtant, en 2023, la RCP n’a pas changé.

Beaucoup de personnes se voient refuser la prescription à une contraception oestro-progestative sur le seul argument du sur-risque cardiovasculaire. Mais la gestion du risque cardio-vasculaire repose sur la prise en charge d’un ensemble de facteurs comme l’âge, la consommation de tabac etc. Ainsi la Société Française d’Endocrinologie (30), dans ses recommandations datant de 2010, considère que, chez les personnes de moins de 35 ans et dont l’IMC est supérieur à 30, en l’absence d’autre facteur de risque cardio-vasculaire associé, les avantages des méthodes contraceptives combinées l’emportent sur les risques théoriques. De même, malgré les mentions figurant dans les caractéristiques du produit, les progestatifs injectables sont classés sans restriction d’utilisation chez les personnes dont l’IMC est supérieur à 30 par la Société Française d’Endocrinologie.

A contrario, certaines spécificités sont méconnues. En ce qui concerne la contraception d’urgence, l’étude d’Anne Glasier (13) en 2011 a montré une diminution de l’efficacité du Levonorgestrel en fonction de l’augmentation de l’IMC. Le seuil d’efficacité a été fixé à un IMC de 26 pour le levonorgestrel et de 35 pour l’ulipristal d’acetate. Il est donc essentiel de proposer de l’ulipristal ou une pose de dispositif intra utérin au cuivre pour les personnes grosses qui ont besoin d’une contraception d’urgence. 

Il est aussi assez fréquent que les personnes qui ont eu accès à la chirurgie bariatrique se voient refuser toute contraception orale. Or, après une chirurgie restrictive pure (anneau gastrique ou sleeve), les contraceptifs oraux combinés ou progestatifs peuvent être employés (en tenant compte des autres contre indications).  Ce n’est qu’après une chirurgie entraînant une malabsorption (type bypass ou dérivation bilio-pancréatique) qu’il faut éviter les contraceptifs oraux par risque d’échec, en faveur des contraceptions hormonales combinées en patch ou anneau vaginal, des implants progestatifs, et des dispositifs intra-utérins (30). 

Les soins obstétricaux

Dans un contexte où beaucoup de pressions s’exercent déjà sur le corps des personnes enceintes en général, les personnes grosses subissent une accentuation de ces pressions à l’intersection du sexisme et de la grossophobie.  Le suivi de la grossesse nécessite un suivi médical régulier, au minimum mensuel. Les personnes grosses sont donc exposées très régulièrement au risque de grossophobie médicale lors de leur grossesse, moment particulier de vulnérabilité psychique pour tous·tes. De plus, la pesée est souvent imposée mensuellement. Or les personnes grosses ont pu vivre préalablement des violences lors des pesées. Le fait de leur imposer cette pesée présente un risque de reviviscence des traumatismes. La culpabilisation vis-à-vis de la santé de l’enfant futur est souvent utilisé comme un moyen de pression qui peut engendrer un stress psychologique alors que cela n’apporte aucun bénéfice. L’échographie, moment souvent tant attendu par les futurs parents, peut être un lieu où les violences grossophobes s’exercent particulièrement qu’elles soient verbales, psychologiques mais aussi physiques et sexuelles. 

La salle de naissance n’est pas exempte de grossophobie non plus. Comme à chaque moment du parcours, le matériel n’est pas toujours adapté (sangles de monitoring trop petites, brancard étroit etc…) et les remarques grossophobes peuvent fuser à chaque geste technique comme la pose de péridurale. Parfois, les personnes grosses sont ouvertement discriminées comme c’est le cas dans certains établissements qui excluent ces patient·es de certains protocoles comme la péridurale déambulatoire.

En 2009, l’Institute of Medecine, devenu ensuite la US National Academy of Medecine, a proposé des recommandations de prise de poids « optimale » au cours de la grossesse, dépendante de l’IMC, pour réduire les complications. Le niveau de preuve de ces recommandations, basées sur des études observationnelles, est modeste. En consultation, ces recommandations sont présentées par les professionnel·les de santé comme des objectifs à atteindre avec une information précise sur le nombre exact de kilos souhaité. Cela n’amène pas toujours à discuter avec les personnes de leur hygiène de vie. Pourtant la prise de poids pendant la grossesse n’est qu’un facteur de risque parmi tant d’autres, et ne figure pas parmi les facteurs de risque de mortalité materno-foetale (contrairement à une prise de poids insuffisante pendant la grossesse qui, elle, mène à une plus grande mortalité infantile).  Concernant la corpulence, l’IMC de départ est le facteur de risque le plus important (10, 40). Comment sommes-nous passé·es d’un facteur de risque parmi d’autres, à une injonction martelée à chaque consultation ? 

Un des arguments, retrouvé entre autres sur le site Ameli, est d’éviter une prise de poids que les personnes enceintes pourraient avoir du mal à perdre suite à la naissance. Cet argument est purement grossophobe. Intériorisée socialement, cette injonction médicale est relayée par l’entourage mais également par les personnes enceintes elles-mêmes. Certaines études (11) illustrent que 85,9% des personnes enceintes expriment le désir de retrouver leur poids d’avant la grossesse suite à l’accouchement et 72% disent craindre de ne pas parvenir à atteindre cette cible.      

L’apparition de complications sur le développement de l’enfant, le déroulement de la grossesse et de l’accouchement peut servir de prétexte à exercer une pression sur les corps enceints. Ainsi, il est facile de renverser la culpabilité et de mettre la responsabilité sur la personne enceinte pour dédouaner les soignant·es de ne pas être équipé·es de matériel adapté et d’avoir des comportements grossophobes. Le suivi de diabète gestationnel est exemplaire. Les personnes concernées relatent beaucoup de mauvais vécu. Si les équilibres glycémiques ne sont pas corrects, la pression est souvent mise sur le régime en envisageant la mise sous insuline comme un dernier recours. 

Les professionnel·les de la santé périnatale doivent prendre conscience du vécu des personnes et des répercussions sur leur santé mentale. Ainsi, pour certaines personnes enceintes, plus particulièrement pour celles présentant des antécédents de TCA, la grossesse s’avère un contexte propice à l’émergence de préoccupations à l’égard du poids ainsi que d’insatisfaction à l’égard de l’image corporelle. Même chez certaines personnes enceintes ne souffrant pas de TCA, la pesée peut être vécue avec crainte (11). Ces craintes peuvent ternir leur rapport à l’alimentation et les inciter à adopter des conduites néfastes (comme des laxatifs ou des vomissements auto induits) au cours de la grossesse. Il nous faut donc réfléchir et déconstruire les dogmes appris pour ne pas nuire. Le poids de départ peut être intéressant pour évaluer une perte de poids importante en cas de vomissements incoercibles par exemple ou d’adapter le suivi de grossesse (dépistage du diabète etc..). Il peut aussi être intéressant dans certaines situations telles que la prééclampsie. Mais en dehors de ces cas, avant de peser, nous devons nous demander quel est notre but ; il n’a jamais été démontré qu’une pesée régulière seule permettait de limiter la prise de poids (40) et une trop grande pression peut nuire.

L’idée qu’une grossesse chez une personne grosse est intrinsèquement à haut risque obstétrical est problématique. Le lien entre grossesse à risque et IMC n’est jamais analysé au prisme de la grossophobie médicale qui engendre des inégalités en santé. Dans une étude américaine de 2016 (26), on constate que les professionnel·es qui accompagnent des patient·es ayant un IMC élevé leur posent moins de questions sur leurs habitudes de vie et partagent moins d’informations concernant la grossesse. Ces personnes enceintes reçoivent donc un accompagnement prénatal moins adapté pouvant expliquer aussi le lien entre IMC élevé et grossesse à risque.

Les patient·es gros·ses méritent les soins qui minimisent ces risques, et non la honte que nous leur infligeons à la place. Nous nous devons d’interroger nos pratiques. Notre système de santé, nos formations de soignant·es et notre matériel sont inadaptés. Ce n’est ni la faute, ni la responsabilité des personnes grosses. Il peut être plus difficile pour les professionnel·les de détecter les complications fœtales car iels ne disposent pas d’échographies ni d’autres équipements adéquats. De la même manière, sans formation adaptée, il peut être plus difficile de poser une péridurale sur une personne grosse. Nous devons développer de meilleurs équipements et les structures de soins doivent être prêtes à investir. C’est un changement systémique. Il y a beaucoup d’étapes afin d’améliorer la qualité des soins, mais une grande partie du travail commencerait par le fait que des soignant·es placent le problème là où il est au lieu de blâmer les patient·es.

On obtient donc l’exact inverse du résultat souhaité par les soignant·es. On peut retrouver plusieurs explications à la prévalence et à la persistance de la grossophobie médicale, bien qu’elle soit préjudiciable aux patient·es. 

Dans la formation initiale et continue des soignant·es, quel que soit le cursus, les sciences humaines et sociales, et notamment la sociologie, sont quasiment inexistantes. Les mécanismes sous-jacents au sexisme et au racisme ne sont pas enseignés, pas plus que les notions d’inégalités sociales de santé.  De plus, les recommandations des sociétés savantes sont elles-mêmes empreintes d’une culture grossophobe. Il est donc primordial que les études en santé comprennent des enseignements sur les discriminations et promeuvent une réflexion sur ses propres préjugés. Malheureusement, dans ce domaine, il existe peu d’initiatives.

Enfin, la prise en charge des personnes grosses est parfois plus difficile : dans certaines conditions, cela entraîne des contraintes physiques et des contraintes matérielles. Explorer les habitudes de vie des personnes est plus chronophage que de calculer un IMC. Une prise en charge globale, adaptée à la personne pour évaluer son état de santé, ses facteurs de risque et ses possibilités de changement, prend du temps, de la motivation et des compétences en communication qui ne sont pas valorisées, ni financièrement, ni symboliquement, et qui ne sont pas facilitées par l’organisation des soins. 

Comment améliorer nos pratiques ?​

Partant de ces constats, comment modifier nos pratiques pour mieux prendre en charge les personnes grosses ? 

Si les discussions sur le poids ne peuvent pas être complètement abolies des relations soignant·es/soigné·es, elles peuvent devenir plus réfléchies, plus respectueuses.

Il est intéressant d’évoquer l’approche de la santé du type “Health at every size” (43) proposée par des soignant·es anglosaxon·nes depuis la fin des années 1990. Les grands principes de cette approche sont de considérer que la santé est un droit humain qui doit être accessible à toustes indépendamment de la taille et de la corpulence et que les soins apportés aux personnes doivent être dépourvus de grossophobie et de stigmatisation. Ainsi, il importe aux praticien·nes adeptes de cette approche de combattre leur propre grossophobie intériorisée, de mettre au coeur de leurs prises en soin le bien-être des patient·es et leurs habitudes ou leur environnement, de ne pas considérer la santé des individus en directe relation avec leur poids et de garantir l’auto-détermination des invidu·es et un consentement aux soins libre et éclairé. Il s’agit également d’avoir les moyens, en termes de matériel et de compétences, d’accueillir les patient·es gros·ses de façon adéquate.

On peut évoquer en France le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) auquel participe des soignant·es qui souhaitent avoir une approche “bio-psycho-sensorielle” qui veut abandonner la conception diététique classique au profit de trois axes : “traiter la restriction cognitive, c’est-à-dire aider à manger selon ses sensations alimentaires, de tout, sans culpabilité ; reconnaître la souffrance émotionnelle et augmenter la tolérance aux inconforts émotionnels pour faire face à l’impulsivité alimentaire et faire un travail d’acceptation, d’estime et d’affirmation de soi” (42).

Plus concrètement, cela passe notamment par le choix du vocabulaire. En travaillant à mettre en place un accueil respectueux, nous permettons d’établir un cadre de soin sécurisant, permettant un vrai échange avec les personnes soignées. 

Il paraît fondamental de ne pas émettre de jugements, de reproches, ni de propos culpabilisants. C’est nocif, contraire à la relation de soin et à l’éthique médicale.

Voici quelques exemples : 

    • « Est-ce que vous souhaitez discuter de quelque chose en particulier ? Est-ce qu’il y a des sujets que vous ne souhaitez pas aborder ? »
    • « Etes-vous d’accord pour être pesé·e aujourd’hui ? » – « Souhaitez-vous connaître votre poids aujourd’hui ? » – « Si vous ne souhaitez pas le connaître je peux ne pas vous le communiquer »
    • « C’est intéressant pour moi de vous peser pour avoir un indicateur de suivi. Par exemple, si vous perdez brutalement du poids ça peut être signe de maladie. Mais je ne vais rien conclure de votre état de santé global du fait du chiffre isolé de votre poids aujourd’hui ».
    • « Je pense qu’on peut être en bonne santé peu importe son poids ».
    • « Comment vous entendez-vous avec votre corps ? »
    • « Comment vivez vous les changements corporels ? »
    • En cas de difficultés rencontrées pendant un examen, l’exprimer au « je ». Ne pas rendre la personne responsable. La faire participer, lui demander si elle sait ou a une idée d’un geste, d’une posture qui pourrait faciliter l’examen. Faire « équipe » avec la personne soignée. Par exemple : « Pouvez vous tenir votre ventre ? »
    • « Souhaitez-vous que l’on discute de votre alimentation ? »
    • « Avez-vous quelqu’un avec qui vous souhaitez et pouvez parler de votre alimentation ? »
    • « Avez-vous déjà eu ou avez-vous des comportements alimentaires de type *** ? »
    • « Avez-vous déjà été ou êtes-vous victime de violence ? »
Au niveau des connaissances
  • Prendre connaissance des brochures et articles destinées aux soignant·es, rédigés par les collectifs de personnes concernées (6), et mener un travail critique et réflexif sur notre pratique. 
  • Explorer ses propres préjugés : un test d’association d’idées permet de prendre connaissance des préjugés et biais implicites que nous pouvons avoir concernant plusieurs sujets, dont la corpulence, en quelques minutes. Vous le trouverez à cette adresse, en français : https://implicit.harvard.edu/implicit/

Au niveau de nos pratiques : 
  • Apprendre à dépister et prendre en charge les troubles du comportement alimentaire, notamment en recherchant les habitudes de sélectivité alimentaire et de purge.
  • Interroger sur l’usage et le mésusage de traitements à visée amaigrissante, ou sur des pratiques sportives excessives.
  • Dépister les antécédents de violences, notamment dans l’enfance, qui sont plus fréquemment retrouvées chez les personnes grosses, pour leur proposer des accompagnements adaptés.
  • Dépister également les violences médicales et obstétricales, pour permettre aux personnes d’être entendues et accompagnées, et créer ou sauvegarder une relation de confiance avec iels.
    Pour aborder ces sujets, les techniques d’entretien motivationnel peuvent être utiles (19). Ces techniques permettent d’explorer les croyances et connaissances des personnes, et d’évaluer leur motivation à changer leur mode de vie, si cela s’avère nécessaire, en respectant leur rythme et leurs priorités.
  • Demander aux personnes leur accord avant de les peser. Si avoir un poids récent nous semble nécessaire (pour calculer la dose d’un médicament par exemple), ne communiquer le poids aux patient·es qu’avec leur accord, en respectant le fait que certain·es ne souhaitent pas connaître leur poids.
  • Éviter de faire figurer les poids des personnes sur les ordonnances.
  • Diminuer les pesées pendant la grossesse et éviter de les rendre systématique.
  • Discuter avec la personne de ce qui lui conviendrait à ce sujet.  Quelque soit l’IMC, discuter du vécu des changements corporels lors d’une grossesse.
Au niveau du matériel
  • Des chaises sans accoudoirs et avec assise pleine (les trous ou lanières pouvant emprisonner le tissu adipeux et être douloureux).
  • Un brassard à tension, un brancard, une chaise roulante, une table d’examen et des portes suffisamment larges.
  • Connaître le poids maximum supporté par son matériel.
  • Spéculum de taille adaptée, ou disposer d’une gaine plastique pour faciliter l’examen.
  • Avoir du matériel adapté pour pouvoir proposer différentes postures d’examen.
  • En cas de recours à l’analgésie péridurale : avoir des aiguilles adaptées disponibles.
  • Favoriser l’utilisation d’un capteur auto-adhésif sans sangle abdominale pour l’enregistrement cardiaque fœtal, ou maintenir les capteurs avec un jersey (qui forme une bande plus large et donc plus confortable que les sangles classiques).
Concernant l’échographie :
  • Savoir proposer différentes postures (décubitus latéral, position assise), divers abords (flancs, fosse iliaque, vagin), changer de sonde d’échographie, jouer avec les réglages de l’appareil, proposer d’autres rendez-vous.
  • L’échographie du premier trimestre peut parfois permettre l’exploration morphologique d’organes qui deviendront plus difficilement accessibles plus tard (16).
Concernant la péridurale : 
  • En cas de difficulté de ponction, avec des repères anatomiques difficilement perceptibles, certaines équipes utilisent l’échographie périmédullaire pour permettre de déterminer le niveau de ponction ainsi que la profondeur de l’espace péridural (5). Dans bien des cas, s’assurer d’une anesthésie locale efficace, expliquer son geste, prendre son temps pour obtenir une position correcte et poser la péridurale en tout début de travail peut suffire.
  • Selon certaines études, on retrouve chez les personnes grosses davantage de complications de la péridurale, sans qu’elles bénéficient davantage du recours au traitement de ces complications (blood patch notamment). Cela nous interroge sur l’évaluation de la douleur chez ces personnes (l’intensité des céphalées étant équivalente dans les deux groupes dans cette étude), et sur la prise en charge adaptée de ces complications. Quand bien même la réalisation de ce traitement est plus difficile techniquement. 

Conclusion

Dans les espaces de soins, et en particulier dans la relation soigné·e/soignant·e, les personnes qui vivent des discriminations quotidiennes dans la société sont particulièrement exposées et vulnérables à une répétition des ces discriminations, notamment lorsqu’elles concernent leur corpulence.

C’est d’autant plus paradoxal que les conséquences néfastes des discriminations sur la santé sont prouvées. La stigmatisation des personnes grosses est systémique mais sa présence est particulièrement saillante dans le milieu des soins. En effet, l’intériorisation de la fausse association « grosseur = mauvaise santé » fait de celles et ceux qui ont l’intention de promouvoir la bonne santé de potentiel·les « grossophobes en puissance ». L’intersection des discriminations peut majorer les conséquences négatives sur la santé des patient·es.

L’approche de la santé « Health At Every Size » apporte des pistes et des solutions pour, par exemple, cesser de mettre le poids de l’individu au centre des recommandations et cesser de promouvoir la perte de poids comme moyen d’améliorer sa santé. Il est fondamental de revoir la formation initiale et continue des soignant·es afin de déconstruire les idées reçues inculquées par la société et les études de santé. Des actions matérielles et concrètes sont aussi à mettre en œuvre au plus vite et de façon diffuse. 

Pour lutter contre les violences subies par les patient·es au cours du suivi gynécologique ou obstétrical et dans tous les autres domaines du soin, il est primordial que, nous, soignant·es, nous saisissions du sujet de la grossophobie médicale et agissions à différentes échelles, selon les moyens dont nous disposons.

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